La cpam écrit aux infirmières libérales

De nombreuses infirmières ont reçu une invitation à une conversation informelle provenant de leur Caisse d’assurance maladie. Les intentions de cette dernière ne sont pas claires, et le processus reste peu flatteur pour les infirmières libérales.

C’est l’Organisation nationale des syndicats d’infirmières et d’infirmiers libéraux (ONSIL) qui a mis en garde les IDEL(s) après avoir reçu de nombreux courriers d’infirmières et d’infirmiers libéraux. Au mois de juillet, la CPAM a envoyé aux infirmières libérales des courriers pouvant différer d’un département à l’autre et commençant toujours par souligner l’importance des soins prodigués par celles-ci en tant que « professionnel de santé libéral et conventionné », donnant confiance à ceux qui les trouvent.

Les Caisses d’assurance maladie demandent aux infirmières d’assumer une mission libérale, celle de garantir l’accès aux soins de santé. Elles mentionnent ensuite que l’un de leurs objectifs est de contrôler et de gérer les coûts des soins de santé. Cette statistique est fréquemment suivie d’une illustration alarmiste de la dérive des soins infirmiers. Seul le pourcentage d’augmentation des soins est mentionné et non le vieillissement de la population ou le recours croissant à l’hospitalisation à domicile.

Face à ce constat, les caisses d’assurance maladie déclarent vouloir comprendre ces changements et on peut les applaudir pour leur démarche pédagogique… à première vue.

Selon les CPAM, « les coûts des soins infirmiers ont augmenté de manière significative au cours des cinq dernières années ». Pour en comprendre les raisons, elles ont demandé que certains experts « s’entretiennent avec elles au sujet des pratiques quotidiennes de leur entreprise et de la teneur de leur facturation ». Il semble que cette demande soit appropriée et par conséquent une réunion a été programmée.

En bref, l’assurance maladie veut échanger des informations avec les infirmières privées afin de comprendre pourquoi les coûts des soins de santé ont augmenté. Il est encourageant de voir que les institutions gouvernementales essaient d’apprendre plutôt que de prendre des décisions. Cependant, l’ONSIL réfute cette méthode indiquant que se rendre à ces rassemblements non officiels revient en pratique à accepter « le départ d’un véritable conflit dans un cadre injustifié (…) ». L’ONSIL, selon l’infirmière libérale, sera invité à signer une « convention toute faite (…) pour reconnaître et rembourser les paiements indus réclamés ».

Cette méthode a été critiquée. Même si les objectifs des compagnies d’assurance maladie sont cohérents, comment expliquer qu’elles se tournent vers des infirmières libérales pour comprendre l’augmentation des dépenses de santé ? Cela ne signifierait-il pas que ce sont elles qui sont à blâmer ?

Ces lettres ne font aucune mention des structures HAD ni des coûts produits par une généralisation excessive de l’hospitalisation. Dans cette optique, on peut comprendre l’irritation des infirmières qui semblent être pointées du doigt par la CPAM avant même d’avoir eu l’occasion de s’exprimer. Enfin, si les inquiétudes de l’ONSIL se confirment dans les semaines à venir, le procédé sera bien plus condamnable. Enfin, faut-il croire au hasard quand on voit que ces courriers ont été envoyés au cœur de l’été, période où l’unité et la contestation ne sont pas encouragées ?

Source : www.albus.fr